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L’ORGANISATION POUR L’ACTION ISLAMIQUE (OAI) RÉAFFIRME SON ENGAGEMENT POUR LA FRATERNITÉ ET INTERPELLE LE GOUVERNEMENT SUR LE DIALOGUE INCLUSIF

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L’Organisation pour l’Action Islamique (OAI), mouvement influent fondé au début des années 80, a tenu avec succès la deuxième édition de sa journée de fraternisation. L’événement, présidé par son dirigeant actuel, Momar KANE, a été l’occasion pour l’organisation de réaffirmer ses principes fondamentaux et de partager sa perspective sur des questions cruciales pour la société sénégalaise, notamment l’appel au dialogue national lancé par le nouveau gouvernement du Président Bassirou Diomaye Diakhar FAYE.

Dans un entretien riche en références historiques et doctrinales, Momar KANE a rappelé la genèse de l’OAI et sa mission de promouvoir l’islam et la paix au Sénégal et au-delà. L’organisation, a-t-il souligné, s’est toujours distinguée par ses prises de position sur divers enjeux sociétaux, se positionnant comme une voix active dans le débat public sénégalais et international.

La fraternité comme pilier fondamental : un héritage prophétique

Un axe majeur de la déclaration de Monsieur KANE a été l’importance cardinale de la fraternité en islam. Il a puisé dans les premiers temps de l’islam pour illustrer ce concept, évoquant l’émigration du Prophète Muhammad (PSL) de La Mecque à Médine et l’établissement d’une base sociale solide grâce à la fraternisation entre les Muhajiroun (les émigrants de La Mecque) et les Ansar (les habitants de Médine). Cette fraternité, a-t-il insisté, a joué un rôle déterminant dans la consolidation et l’expansion de l’islam.

« L’une des traditions les plus fortes de l’islam, c’est la fraternité entre les musulmans. Cette fraternité a été l’un des premiers jalons posés par le prophète Saydina Mohammed (PSL) », a déclaré Monsieur KANE, soulignant que cette valeur transcende les affiliations organisationnelles contemporaines. « Même s’il y a une prolifération d’organisations, ça ne devrait pas signifier une division. L’islam s’insurge contre la division des musulmans. C’est justement pour raffermir les liens que nous avons organisés cette journée. »

L’événement a d’ailleurs rassemblé des personnalités issues de divers horizons de la vie sénégalaise, témoignant de la volonté de l’OAI de construire des ponts et de favoriser l’unité au sein de la nation.

Engagement politique et vision globale de l’islam

Momar KANE a également clarifié la position de l’OAI concernant la gouvernance et la politique. Contrairement à une perception qui limiterait l’islam à la sphère cultuelle, il a affirmé avec force que « l’islam n’est pas indifférent à la gouvernance, n’est pas indifférent à la chose politique. L’islam, c’est une religion globale qui s’intéresse à toutes les dimensions de la vie. »

Il a ensuite exposé les trois principes fondamentaux qui sous-tendent l’action de l’OAI :

L’unicité (Tawhid): « L’islam, sans l’unicité, c’est rien. L’unicité de Dieu. » Ce principe central de l’islam est le fondement de toute la vision du monde de l’OAI.

L’engagement politique: Monsieur KANE a insisté sur la nécessité pour les musulmans de s’impliquer dans les affaires de la cité, s’appuyant sur le Coran et la Sunna pour réfuter l’idée d’un islam uniquement centré sur le culte.

La fraternisation: Comme évoqué précédemment, ce principe est crucial pour l’unité de la communauté musulmane et se manifeste concrètement à travers des initiatives comme cette journée.

L’OAI et l’appel au dialogue national : une attente d’inclusion

La déclaration de Momar KANE a également abordé l’appel au dialogue national lancé par le gouvernement du Président Bassirou Diomaye Diakhar FAYE. L’OAI se montre favorable à cette initiative et se dit prête à y participer si elle est invitée.

« Nous allons vers le dialogue comme le souhaite le gouvernement. Si on nous invite comme association, nous y irons certainement. Même si on ne nous invite pas, quand on invite une organisation avec laquelle on partage les mêmes convictions, les mêmes activités, les mêmes objectifs, il n’y a pas de problème, c’est toujours nous », a déclaré Monsieur KANE, manifestant une ouverture et une volonté de contribuer au processus.

Cependant, il a souligné un point crucial : l’importance d’inclure les organisations islamiques dans ce dialogue, compte tenu du poids démographique et de l’influence de l’islam au Sénégal. « Je pense qu’on ne peut pas organiser un dialogue comme ça en oubliant des organisations islamiques. Parce que l’islam reste quand même la première religion du Sénégal. » Cette affirmation met en lumière une attente légitime de la part de l’OAI et potentiellement d’autres organisations musulmanes du pays.

Jugement sur les actes et contribution au développement et à la paix

Concernant son appréciation des gouvernements, Monsieur KANE a adopté une approche pragmatique et axée sur les résultats. « Maintenant, les gouvernements, nous avons des points de vue sur les gouvernements, bien sûr. Mais nous les jugeons à leurs actes. »

L’OAI se positionne comme un soutien aux initiatives qui promeuvent l’islam, car elle considère que cela est intrinsèquement lié à la promotion du développement et de la paix. « Parce que pour nous, tout ce qui fait la promotion de l’islam fait la promotion du développement et de la paix. Donc, tout ce qui se fait dans ce sens-là, nous supportons, nous soutenons. Par contre, tout ce qui se fait à l’inverse, nous nous insurgeons contre et nous prenons des positions pour montrer un peu notre désaccord. » Cette posture claire indique une volonté de s’engager de manière constructive tout en n’hésitant pas à exprimer son désaccord lorsque les actions entreprises vont à l’encontre de ses principes.

Conclusion : un appel à l’unité et à l’inclusion

La deuxième journée de fraternisation de l’OAI, à travers le discours de son président Momar KANE, réaffirme le rôle essentiel de l’islam comme force d’unité et d’engagement sociétal au Sénégal. L’appel à la fraternisation, ancré dans la tradition prophétique, et la vision globale de l’islam qui englobe la sphère politique, sont des piliers de l’action de l’organisation. L’attente d’une inclusion significative des organisations islamiques dans le dialogue national initié par le gouvernement souligne une volonté de contribuer activement à l’avenir du pays, en accord avec les valeurs et les principes de l’islam. La position pragmatique de l’OAI, basée sur l’évaluation des actes des gouvernements, témoigne d’une approche responsable et engagée envers la société sénégalaise.

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