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TENSION AUTOUR DE LA GESTION DE LA MOSQUÉE DE SICAP BAOBAB-AMITIÉ : LE DÉPART DE L’IMAM SUPPLÉANT KHALIFA BABACAR NDIAYE EXIGÉ

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La mosquée de Sicap Baobab-Amitié, haut lieu de culte de ce quartier de Dakar, est secouée par une crise interne qui oppose une partie de la jeunesse à la direction de l’institution religieuse.

Un collectif de jeunes a tenu une conférence de presse ce jeudi 3 mars 2025 pour exiger la radiation de l’un des Imams suppléants, en la personne de Khalifa Babacar NDIAYE. Il est reproché à ce dernier des manquements graves et surtout une insubordination persistante face à l’autorité de l’imam Ratib

Babacar NDIAYE, porte-parole du collectif, a ouvert la conférence de presse en retraçant l’histoire de la mosquée, inaugurée en 1980 par le regretté El Hadji Abdoul Aziz SY DabaKh. Il a rappelé avec émotion l’implication des anciens du quartier, aujourd’hui disparus pour la plupart, qui ont consacré leurs ressources et leur énergie à l’édification de ce lieu de culte. « Nos papas, nos oncles et nos grands-pères ont cotisé pour ériger cette mosquée. Jusqu’à leur retraite, jusqu’à leur pension, jusqu’à leurs derniers sous », a-t-il déclaré.

Selon Babacar NDIAYE, la crise actuelle couvait depuis plusieurs années déjà. Mais la situation est devenue insupportable avec les positions que prenait ouvertement l’imam suppléant Khalifa Babacar NDIAYE devant l’imam Ratib.
« C’est l’imam qui l’a introduit dans la mosquée. Alors, subitement, on a remarqué des agissements contradictoires par rapport à la position de l’Imam. L’imam l’a averti plusieurs fois. Il y a même des chrétiens qui se sont plaints de ses discours, parce qu’il faisait des serments dans la mosquée, et il y a indexé cette communauté. L’imam l’a rappelé plusieurs fois à la raison, en vain », a révélé Babacar NDIAYE qui, malheureusement porte le même prénom et nom que le mis en cause.

Le porte-parole du collectif a formulé des accusations graves contre Khalifa Babacar NDIAYE, l’accusant d’avoir eu une « conduite inappropriée » et de ne pas respecter l’autorité de l’imam Ratib. « Il y a beaucoup de fautes. Je ne suis pas là pour le diffamer. J’ai déjà entretenu des relations cordiales avec lui. Il y a beaucoup de choses qui se sont passées », a-t-il déclaré, laissant entendre que d’autres griefs pourraient être formulés à l’encontre de l’imam déchu.

Babacar NDIAYE a insisté sur le fait que la décision de l’imam Ratib de retirer Khalifa Babacar NDIAYE de ses fonctions n’a rien de politique, contrairement à ce que certains pourraient penser. « Ce n’est pas un truc politique. Parce que quelques fois les gens confondent la politique et la religion. Ce n’est pas ça », a-t-il martelé. Selon lui, l’imam Ratib, en tant que principal responsable de la mosquée, est seul habilité à prendre de telles décisions.

Le collectif a également dénoncé avec véhémence ce qu’il considère comme une ingérence inacceptable du préfet dans les affaires religieuses de la mosquée. Selon ses membres, le préfet aurait tenté d’imposer Khalifa Babacar NDIAYE pour diriger la prière de l’Aid El Fitr (Korité), une initiative qui a été perçue comme une violation du principe de laïcité. « L’autorité n’a pas le droit de s’immiscer dans les affaires religieuses », a déclaré Babacar NDIAYE, exprimant l’indignation du collectif face à cette tentative d’immixtion.

Face à cette situation de crise, le collectif a annoncé son intention de saisir les autorités religieuses et administratives compétentes pour faire valoir sa position et demander le respect de la décision de l’imam Ratib. « Nous allons contacter Tivaouane. Je suis sûr que son marabout, Serigne Moustapha SY, fils de Serigne Abdou Aziz Al Amin, s’il entend ça, il va le rappeler à la raison », a affirmé Babacar NDIAYE, espérant une médiation de la part des chefs religieux influents de la Tarikha TIJANIYA. Le collectif a également l’intention de saisir le gouverneur pour obtenir son arbitrage dans ce conflit qui menace la paix et la quiétude de la communauté musulmane de Sicap Baobab-Amitié.

Le collectif a tenu à préciser que cette conférence de presse n’a pas pu se tenir au sein de la mosquée, comme initialement prévu. La raison invoquée est l’absence de déclaration préalable auprès des autorités administratives, une formalité jugée nécessaire pour éviter d’éventuels troubles à l’ordre public. « On n’a pas demandé d’autorisation. C’est normal. Parce que s’il y a des problèmes, nous sommes responsables », a reconnu Babacar NDIAYE.

Le collectif a donc été contraint de tenir sa conférence de presse dans un lieu privé, en espérant que son message sera entendu par tous les acteurs concernés.

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