🔴VIDÉO–POPULISME, JEUNESSE ET DÉMOCRATIE : LE MONJER SONDE LES FRACTURES AFRICAINES ET APPELLE À L’ACTION CITOYENNE
Le Mouvement National des Jeunes de la République des Valeurs (MONJER), en collaboration avec l’École du Parti, a organisé ce samedi 26 juillet 2025 à Dakar un forum de réflexion crucial sous le thème « Populisme, Jeunesse et Démocratie : Quelles fractures ? ». L’événement a mis en lumière les défis croissants auxquels la jeunesse africaine est confrontée face à la montée du populisme et au désenchantement démocratique.
Dans son allocution d’ouverture, Assane BA, Coordonnateur du MONJER, a souligné la pertinence brûlante de cette thématique. « Parler de populisme, de jeunesse et de démocratie, c’est parler de notre vécu et de ce que nous ressentons, » a-t-il déclaré, mettant en exergue une jeunesse « pleine de vie, d’idées, de créativité, » mais qui se heurte trop souvent à « l’invisibilité, au silence des institutions, à la lenteur du changement. »
Des Fractures Profondes et un Désenchantement Accru
Le discours d’ouverture a mis en lumière des fractures générationnelles et socio-économiques bien réelles, laissant un sentiment d’abandon chez de nombreux jeunes. M. BA a interpellé l’auditoire avec des questions poignantes : « Pourquoi voter ? Pourquoi encore croire ? Pourquoi espérer dans un système qui semble m’ignorer ? »
Ce désenchantement est particulièrement marquant en Afrique, où plus de 70 % de la population a moins de 30 ans, selon l’Index Mo Ibrahim. Pourtant, cette majorité démographique reste paradoxalement « rarement représentée, rarement écoutée, rarement impliquée. » Citant le philosophe camerounais Achille MBEMBE, Assane BA a martelé que « L’Afrique ne souffre pas d’un excès de jeunesse, mais d’un manque de projet pour sa jeunesse. » C’est dans ce vide que le populisme trouve un terreau fertile, séduisant par ses promesses simples et ses réponses directes.
Le Populisme : Un Signal d’Alerte, Pas une Solution
Le coordonnateur du MONJER a mis en garde contre les illusions du populisme. « Le populisme n’est pas une solution. C’est un signal d’alerte, un symptôme, un cri, » a-t-il affirmé, reprenant Noam Chomsky. En Afrique, le populisme se manifeste par la dénonciation de la présence étrangère, la mondialisation perçue comme néocoloniale, et l’épuisement des partis traditionnels.
Cependant, loin de céder au fatalisme, le MONJER appelle à transformer ces fractures en leviers pour « repenser notre manière de faire de la politique » et construire une démocratie « plus enracinée dans nos réalités africaines : plus proche, plus inclusive, plus vivante. »
Vers une Démocratie « Fabriquée » par la Jeunesse
L’appel à l’action est clair : la jeunesse doit cesser de « consommer la démocratie » pour commencer à la « fabriquer ». Des exemples concrets de participation citoyenne, comme les budgets participatifs, les comités de quartier, ou des mouvements comme Y’en a Marre au Sénégal et Le Balai Citoyen au Burkina Faso, ont été cités comme des preuves que « des jeunes la font déjà vivre ».
Assane BA a clôturé son discours en rappelant l’esprit de l’ouvrage collectif « Politisez-vous ! », auquel a contribué l’un des panelistes, Abdoulaye Sène : « La politique n’est pas une affaire de spécialistes : c’est une affaire de citoyens. S’en détourner, c’est laisser les autres décider à votre place. »
Le débat a réuni deux éminents panelistes, le Dr Mame Cheikh NGOM, enseignant-chercheur à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar et spécialiste des dynamiques territoriales, et Abdoulaye SÈNE, doctorant en sciences humaines à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis et co-auteur de « Politisez-vous ! ». Tous deux, également responsables politiques au sein de la République des Valeurs, ont enrichi la réflexion par leurs expertises respectives sur la gouvernance locale, les inégalités spatiales, l’engagement citoyen et l’humanisme africain.
Le MONJER convie la jeunesse à s’approprier l’espace public, à poser les vraies questions et à bâtir ensemble une démocratie digne des aspirations africaines, soulignant que « la démocratie, ce n’est pas seulement un bulletin glissé dans l’urne tous les cinq ans. C’est aussi, et surtout, une voix qui ose, une idée qui germe, un rêve qu’on partage et qu’on construit ensemble. »
Retrouvez les différentes déclarations sur la vidéo ci-dessous réalisée en Direct par l’équipe de Dakarmedias TV.