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🔮VIDÉO–L’OBAPAO, FER DE LANCE DE LA CONSERVATION DE LA BIODIVERSITÉ EN AFRIQUE DE L’OUEST VALIDE SES RÉSULTATS ET TRACE DE NOUVELLES PERSPECTIVES

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L’Observatoire de la BiodiversitĂ© et des Aires ProtĂ©gĂ©es pour l’Afrique de l’Ouest (OBAPAO) a tenu ce vendredi 27 juin 2025, un important atelier de partage et de validation de ses rĂ©sultats, marquant une Ă©tape significative dans la conservation du capital naturel de la sous-rĂ©gion. L’Ă©vĂ©nement a rĂ©uni des partenaires nationaux et internationaux, des experts et des reprĂ©sentants des pays membres, soulignant l’engagement collectif pour une meilleure gestion de la biodiversitĂ©.

Une dĂ©cennie d’engagement scientifique au service des politiques publiques

Le Professeur Cheikh MBOW, Directeur GĂ©nĂ©ral du Centre de Suivi Écologique (CSE), a ouvert l’atelier en rappelant l’engagement de longue date de l’OBAPAO, dont les racines remontent Ă  2014, bien avant sa naissance officielle en 2019. Cet engagement vise Ă  combler le fossĂ© entre la connaissance scientifique et les exigences rapides des politiques publiques en matiĂšre de biodiversitĂ©. « Depuis 2014, on s’est Ă©vertuĂ© Ă  produire des connaissances scientifiques appropriĂ©es pour rĂ©pondre aux exigences politiques, » a-t-il soulignĂ©.

Le Professeur MBOW a insistĂ© sur le rĂŽle transversal de la biodiversitĂ©, essentielle Ă  l’ensemble des conventions internationales (dĂ©sertification, changement climatique, biodiversitĂ©) et aux politiques sous-rĂ©gionales (Convention d’Abidjan, UEMOA, MBSAP). Il a mis en avant la soliditĂ© du cadre institutionnel de l’OBAPAO, s’appuyant sur des rĂ©seaux comme le RAMPAO et des collaborations avec des universitĂ©s et des points focaux dans tous les pays membres. La mĂ©thodologie rigoureuse, n’excluant aucune base de donnĂ©es scientifique, a confĂ©rĂ© Ă  l’observatoire une « empreinte scientifique extrĂȘmement imprĂ©gnante ».

Les travaux de l’OBAPAO se sont concentrĂ©s sur des enjeux cruciaux tels que la neutralitĂ© en matiĂšre de dĂ©gradation des terres, la conservation dans et en dehors des aires protĂ©gĂ©es, et la biodiversitĂ© en milieu pastoral. Une grande partie des efforts a Ă©tĂ© consacrĂ©e au systĂšme d’information rĂ©gional sur la biodiversitĂ©, permettant de documenter les progrĂšs de chaque pays et de faciliter les nĂ©gociations internationales, comme dĂ©montrĂ© lors de la COP16. Le Professeur MBOW a fiĂšrement annoncĂ© que l’OBAPAO est reconnu comme un centre d’excellence mondial, l’une des trois institutions en Afrique Ă  dĂ©tenir ce statut. Il a remerciĂ© l’Union EuropĂ©enne pour son financement, l’UEMOA pour son soutien technique, ainsi que des partenaires comme le JRC, l’UICN et le WCMC.

Un constat alarmant et un appel Ă  l’action concertĂ©e

Le Colonel Mame Mory DIAGNE, Conseiller Technique NumĂ©ro 2 du Ministre de l’Environnement et de la Transition Écologique (METE), a saluĂ© la qualitĂ© des travaux et des recommandations issues de l’atelier, fĂ©licitant le CSE pour son engagement et son expertise qui rayonnent au-delĂ  de la sous-rĂ©gion. Il a rappelĂ© que le CSE est la premiĂšre institution accrĂ©ditĂ©e au Fonds Vert Climat au SĂ©nĂ©gal, une source de fiertĂ© nationale.

Le Colonel DIAGNE a brossĂ© un tableau prĂ©occupant de la biodiversitĂ© ouest-africaine, riche mais gravement menacĂ©e. Il a citĂ© la perte de 36% des forĂȘts tropicales humides depuis 1990 et le risque d’extinction de 17% des espĂšces des forĂȘts guinĂ©ennes. Les effets du changement climatique exacerbent cette situation, avec une baisse potentielle de 26% des captures de pĂȘche d’ici 2050, menaçant 7 millions de personnes vivant de la pĂȘche artisanale. Plus de 52 millions de personnes pourraient basculer en situation d’insĂ©curitĂ© alimentaire aiguĂ« au Sahel entre juin et aoĂ»t 2025 si aucune mesure n’est prise.

Face Ă  ces dĂ©fis, le programme BIOPAMA, soutenu par l’Union EuropĂ©enne, l’UICN, le JRC, l’UNEP et le WCMC, a permis de dĂ©velopper des outils et des mĂ©thodes de gestion efficaces. Le Colonel DIAGNE a rĂ©itĂ©rĂ© sa gratitude envers tous les partenaires et a soulignĂ© le rĂŽle fĂ©dĂ©rateur de l’OBAPAO, qui est devenu en cinq ans un rĂ©seau reliant institutions internationales et nationales. Il a exhortĂ© le consortium Ă  intĂ©grer les recommandations pour les prochaines phases de l’observatoire, notamment avec le Centre d’Excellence pour la BiodiversitĂ© et les ÉcosystĂšmes et le Centre de CoopĂ©ration Technique de la Convention sur la BiodiversitĂ©. L’atelier a Ă©tĂ© officiellement dĂ©clarĂ© clos, marquant la fin de la premiĂšre phase de mise en Ɠuvre de l’OBAPAO 2020-2025.

Des rĂ©sultats concrets et des perspectives prometteuses pour l’OBAPAO

Madame Adja Aissatou Sy SEYDI, coordinatrice de l’unitĂ© biodiversitĂ© et Ă©cosystĂšmes terrestres au Centre de Suivi Écologique, a dĂ©taillĂ© les rĂ©sultats tangibles de la premiĂšre phase de l’OBAPAO, initiĂ©e en 2019 dans le cadre du programme BIOPAMA 2. Sous le leadership de l’UEMOA et de la CEDEAO, un consortium composĂ© du CSE, du RĂ©seau RĂ©gional des Aires Marines ProtĂ©gĂ©es en Afrique de l’Ouest (RAMPAO), du Centre RĂ©gional AGRHYMET, et du Regional Marine Centre de l’UniversitĂ© du Ghana, a ƓuvrĂ© Ă  la mise en place d’une plateforme intĂ©grĂ©e de donnĂ©es sur la biodiversitĂ©.

Cette plateforme dispose d’une base de donnĂ©es riche de soixante couches gĂ©ographiques sur des thĂ©matiques clĂ©s (aires protĂ©gĂ©es, liste rouge des espĂšces) et plus de 700 documents. L’observatoire a Ă©galement servi de mĂ©canisme de collaboration et de coopĂ©ration, renforçant les capacitĂ©s des pays membres pour la collecte et la mise Ă  jour des donnĂ©es sur les aires protĂ©gĂ©es, l’Ă©valuation de leur efficacitĂ© de gestion, et la production d’un rapport sur l’Ă©tat des aires marines protĂ©gĂ©es en Afrique de l’Ouest. Une dizaine de pays ont dĂ©jĂ  signĂ© le protocole d’accord.

Un rĂ©sultat phare est la dĂ©signation de l’OBAPAO par la Convention sur la DiversitĂ© Biologique comme centre de coopĂ©ration scientifique et technique, chargĂ© d’appuyer les 15 pays de l’Afrique de l’Ouest dans la mise en Ɠuvre de leur stratĂ©gie et plan d’action national sur la biodiversitĂ©. Cette reconnaissance ouvre un « boulevard » pour de nouvelles phases, avec la nĂ©cessitĂ© de mobiliser d’autres financements pour consolider les acquis et faire de la biodiversitĂ© un levier de transformation profonde des sociĂ©tĂ©s ouest-africaines.

L’OBAPAO se positionne ainsi comme un acteur majeur et un centre d’excellence dans la conservation de la biodiversitĂ©, prĂȘt Ă  relever les dĂ©fis environnementaux et Ă  soutenir le dĂ©veloppement durable de l’Afrique de l’Ouest.

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