đŽVIDĂOâJOURNĂES CLIMAT 2025 : L’ĂTAT SĂNĂGALAIS SONNE LA MOBILISATION GĂNĂRALE POUR LA RĂSILIENCE NATIONALEÂ
Les premiĂšres « JournĂ©es Climat et DĂ©veloppement » se sont ouvertes ce 27 octobre Ă Diamniadio. Face Ă la menace d’une perte de 10% du PIB d’ici 2050, l’ExĂ©cutif appelle Ă une union sacrĂ©e du public, du privĂ© et des territoires pour mobiliser des financements Ă grande Ă©chelle.
Le message est clair et l’enjeu existentiel. Le SĂ©nĂ©gal a lancĂ© ce lundi, au Centre International de ConfĂ©rences Abdou Diouf (CICAD), la premiĂšre Ă©dition des « JournĂ©es Climat et DĂ©veloppement ». PlacĂ© sous le haut patronage du PrĂ©sident Bassirou Diomaye FAYE, cet Ă©vĂ©nement de deux jours, organisĂ© par le MinistĂšre de l’Environnement et de la transition Ă©cologique, en partenariat avec la Banque mondiale, vise Ă transformer radicalement l’approche du pays face Ă la crise climatique.
Le thĂšme, « Le Climat, C’est l’Affaire de Tous! », n’est pas un simple slogan, mais un appel Ă l’action face Ă un pĂ©ril Ă©conomique imminent.
Le chiffre, glacial, a Ă©tĂ© donnĂ© par le Ministre de lâĂconomie, du Plan et de la CoopĂ©ration, M. Abdourahmane SARR : « Si rien n’est fait en termes d’adaptation, les Ă©tudes ont montrĂ© que le SĂ©nĂ©gal pourrait perdre jusqu’Ă 2% de son PIB d’ici 2030 et peut-ĂȘtre 10% d’ici 2050. »
Une « obligation » nationale, pas une « option »
Devant un parterre d’acteurs publics, privĂ©s, universitaires et de la sociĂ©tĂ© civile, le gouvernement a martelĂ© la transversalitĂ© de ce combat. Pour M. Abdourahmane DIOUF, Ministre de l’Environnement et de la Transition Ăcologique, l’Ăšre des demi-mesures est rĂ©volue.
« Pour nous, les questions climatiques ne sont pas une simple option. C’est une obligation », a-t-il dĂ©clarĂ©, insistant sur la volontĂ© du gouvernement de respecter ses engagements internationaux.
Conscient que la bataille ne se gagnera pas seulement dans les ministĂšres, M. Diouf a annoncĂ© une « vaste campagne de sensibilisation citoyenne » pour que chaque SĂ©nĂ©galais s’approprie les enjeux, qu’il s’agisse de la pollution, de l’Ă©rosion cĂŽtiĂšre ou de la dĂ©gradation des sols.
Le « budget contraint » impose de nouvelles stratégies
Le nerf de la guerre reste le financement. M. Abdourahmane SARR a soulignĂ© que les « besoins de financement sont Ă©normes » et que le « budget de l’Ătat est plus ou moins contraint ». La solution rĂ©side donc dans une diversification agressive des sources de revenus.
« Il va falloir que nous puissions rĂ©flĂ©chir sur la diversification », a insistĂ© le ministre de l’Ăconomie, ciblant en prioritĂ© la mobilisation du secteur privĂ© et l’accĂšs aux fonds climatiques mondiaux.
Cependant, l’accĂšs Ă ces fonds internationaux exige une rigueur accrue. « Les procĂ©dures sont assez complexes », a prĂ©venu M. Sarr, appelant à « mieux nous prĂ©parer au plan technique » et à « mieux prĂ©parer les projets » pour identifier les risques climatiques mais aussi les opportunitĂ©s d’investissement.
Les territoires, berceau des solutions
Cette mobilisation nationale doit s’ancrer dans le rĂ©el, au plus prĂšs des populations. C’est le plaidoyer de M. Balla Moussa FOFANA, Ministre de l’Urbanisme, des CollectivitĂ©s Territoriales et de l’AmĂ©nagement du territoire.
Rappelant que le changement climatique est une rĂ©alitĂ© vĂ©cue, il a affirmĂ© que les territoires « ne sont pas uniquement les endroits oĂč ces changements se passent, mais ce sont les endroits oĂč nous devons inventer le dĂ©veloppement et surtout nous adapter ».
Pour M. Fofana, l’implication des acteurs locaux est non nĂ©gociable. Il appelle Ă renforcer la gouvernance locale et Ă un « dispositif aussi de financement de la dĂ©centralisation » pour permettre aux municipalitĂ©s de porter des projets concrets.
Loin de voir le climat comme une fatalitĂ©, le ministre de l’Urbanisme y dĂ©cĂšle des opportunitĂ©s : « Le retour des eaux, par exemple, c’est l’occasion de restructurer nos villes pour avoir des terres agricoles, faire de la pisciculture, faire du reboisement. »
Ces journĂ©es s’achĂšveront ce 28 octobre et doivent servir de rampe de lancement pour Ă©valuer les progrĂšs du Rapport National Climat et DĂ©veloppement (CCDR) et prĂ©parer le SĂ©nĂ©gal aux grands rendez-vous internationaux, notamment la COP 30, avec un plan d’action concret et financĂ©.
Retrouvez les différentes déclarations sur la vidéo ci-dessous.
