🔴VIDÉO–FIN DE CONTRATS À LA DER/FJ : LES AGENTS DU PROGRAMME « NANO CRÉDIT » DÉNONCENT UNE « INJUSTICE » ET APPELLENT À L’AIDE
Après quatre ans au cœur du programme « Nano Crédit », des centaines d’agents se retrouvent sans emploi, plongeant leurs familles dans l’incertitude. Le collectif des travailleurs interpelle la direction et le sommet de l’État.
La salle du siège de la Confédération des Syndicats Autonomes (CSA) à Dakar était chargée d’émotion et de colère ce mardi. Le Collectif Interministériel des Agents de l’Administration Sénégalaise y tenait un point de presse pour alerter l’opinion publique sur le sort des travailleurs du programme « XËYU NDAW ÑI ». Après quatre années de service au sein de la Délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des Femmes et des Jeunes (DER/FJ), leurs contrats, arrivés à échéance le 30 septembre, n’ont pas été renouvelés, une décision qualifiée de « rupture brutale ».
Au cœur de cette affaire se trouvent plus d’une cinquantaine d’hommes et de femmes, recrutés en 2021 dans le cadre du programme d’urgence pour l’emploi des jeunes, « XËYU NDAW ÑI », une initiative phare lancée par l’État pour combattre le chômage des jeunes. Affectés à la DER/FJ, ils ont été les chevilles ouvrières du programme « Nano Crédit », un outil de financement de proximité destiné à autonomiser les femmes et les jeunes entrepreneurs.
Des Résultats Concrets Ignorés
D’après M. Omar DRAMÉ, coordonnateur du collectif interministériel des agents de l’administration sénégalaise, ces travailleurs, malgré un salaire modeste de 150 000 F CFA et des conditions de travail souvent difficiles, ont été les artisans d’un succès quantifiable. « Grâce à leur rigueur et à leur professionnalisme, le programme a permis de financer plus de 170 000 bénéficiaires pour un montant global de 55 milliards F CFA, » a-t-il déclaré. Ce sont eux qui, sur le terrain, dans les 14 régions et 46 départements du Sénégal, ont assuré « le suivi, l’encadrement et le recouvrement des crédits octroyés ».
Pourtant, cet engagement sans faille n’a pas pesé lourd dans la balance. La Direction de l’Emploi, qui les avait initialement recrutés, a justifié la décision par un « manque de budget ». Un argument que les travailleurs peinent à accepter. « La DER/FJ, dotée d’une autonomie financière, aurait pu et dû maintenir ces travailleurs expérimentés, indispensables au bon fonctionnement du dispositif, » martèle le collectif dans sa déclaration.
Un Appel Solennel aux Plus Hautes Autorités
Face à ce qu’ils considèrent comme une « injustice manifeste », les agents lancent un appel direct et solennel à la Déléguée générale de la DER/FJ, Madame Aïda MBODJ. Figure politique expérimentée, sa nomination récente à la tête de l’institution avait suscité des espoirs. Les travailleurs l’exhortent aujourd’hui à « reconsidérer cette décision et maintenir en poste ces agents formés, compétents et dévoués ».
L’appel s’étend au sommet de l’État. Le Président de la République et le Premier Ministre sont interpellés pour qu’ils interviennent « sans délai afin d’éviter un drame social et de préserver la stabilité de centaines de foyers déjà fragilisés ».
Un Contexte Social Tendu
Cette affaire survient dans un contexte où l’emploi des jeunes reste l’un des défis majeurs pour le Sénégal. Des études récentes montrent que malgré un niveau d’instruction en hausse, les jeunes peinent à intégrer le marché du travail. Le programme « XËYU NDAW ÑI » était précisément conçu comme une réponse à cette problématique. Le non-renouvellement de ces contrats envoie un signal contradictoire et alimente les frustrations.
D’autres corps de métier au sein du même programme ont déjà connu des difficultés similaires, avec des mois d’arriérés de salaire, soulignant une gestion précaire de ces emplois subventionnés.
Pour l’heure, aucune réaction officielle de la DER/FJ ou du gouvernement n’a été enregistrée. Le silence des autorités contraste avec le désarroi des agents qui, après avoir contribué à l’inclusion financière de milliers de leurs compatriotes, se retrouvent eux-mêmes au bord du gouffre. Le collectif a appelé l’ensemble du mouvement syndical et la société civile à la solidarité pour que leur voix soit entendue et que leur situation trouve une issue favorable.
Nous vous invitons à découvrir, sur la vidéo ci-dessous, le plaidoyer du Coordonnateur Omar DRAMÉ pour la réinsertion de ses braves travailleurs.