đŽVIDĂOâCOLĂRE SOCIALE CHEZ PATISEN : LES SYNDICATS LANCENT UN ULTIMATUM DE 48H Ă LEUR DIRECTION GĂNĂRALE
Le ton monte chez Patisen, gĂ©ant de l’agroalimentaire sĂ©nĂ©galais. Lors d’un point de presse tenu ce jeudi 2 octobre 2025, les reprĂ©sentants du personnel ont lancĂ© un ultimatum de 48 heures Ă leur direction pour rĂ©gler la question devenue critique de la prise en charge mĂ©dicale des employĂ©s. Faute de quoi, ils promettent de passer à « la vitesse supĂ©rieure ».
Le thermomĂštre social a grimpĂ© de plusieurs degrĂ©s au sein de l’entreprise Patisen. Au cĆur de la colĂšre, un droit fondamental que les travailleurs estiment bafouĂ© : celui de se soigner dignement. « Depuis 4 ans, les travailleurs de PATISEN peinent Ă se soigner et ça, c’est une situation qui ne peut pas continuer, » a martelĂ© Madior NIANG, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du collĂšge des dĂ©lĂ©guĂ©s de Dakar PATISEN.
Le visage grave, il a accusĂ© la direction de fuir ses responsabilitĂ©s. « Nous demandons Ă la Direction GĂ©nĂ©rale de prendre toutes ses responsabilitĂ©s. Parce que tout ce qui peut arriver, ce sera uniquement, entiĂšrement de leur faute, » a-t-il prĂ©venu, qualifiant la situation d’ « avertissement ».
Appuyant ce cri d’alarme, Cheikh Sadibou Diagne GUEYE, SecrĂ©taire GĂ©nĂ©ral du Syndicat National des Travailleurs des Industries Alimentaires du SĂ©nĂ©gal (SNTRIAS), a dĂ©noncĂ© un « problĂšme rĂ©current » qui mine le climat social de l’entreprise. Pour lui, la prise en charge mĂ©dicale n’est pas une faveur, mais une « obligation » qui conditionne la stabilitĂ© et la performance de toute entreprise.
« La direction gĂ©nĂ©rale doit comprendre que la prise en charge mĂ©dicale renforce l’image de l’entreprise, amĂ©liore la fidĂ©lisation des salariĂ©s, et crĂ©e un climat de confiance, » a-t-il expliquĂ©, rappelant avoir alertĂ© la direction Ă plusieurs reprises lors de nĂ©gociations antĂ©rieures. « Trop c’est trop, » a renchĂ©ri M. NIANG, signifiant la fin d’une longue pĂ©riode de patience.
Au-delà de la santé, des carriÚres au point mort
Mais la question de la santĂ©, bien que la plus urgente, n’est que la partie visible de l’iceberg. Les syndicats ont Ă©galement mis sur la table le « problĂšme des avancements » professionnels. Selon M. GUEYE, une proposition syndicale visant Ă organiser les plans de carriĂšre par catĂ©gorie a Ă©tĂ© balayĂ©e par la direction, au motif que le Code du Travail ne l’imposait pas.
Cette situation a poussĂ© le leader du SNTRIAS Ă Ă©largir sa critique au-delĂ des murs de Patisen, interpellant directement les pouvoirs publics. « Nous demandons Ă l’Ă©tat du SĂ©nĂ©gal, par rapport au nouveau Code du Travail, de tenir en compte l’avancĂ©e des travailleurs du secteur des industries alimentaires, » a-t-il dĂ©clarĂ©.
Une défiance envers les centrales syndicales nationales
Signe d’une fracture plus profonde dans le paysage social sĂ©nĂ©galais, Cheikh Sadibou Diagne GUEYE a adressĂ© une critique virulente aux grandes centrales syndicales du pays. Il accuse les signataires du « pacte de stabilitĂ© sociale » d’avoir oubliĂ© les travailleurs du secteur privĂ©.
« Il fallait l’appeler le pacte de stabilitĂ© sociale du secteur public, » a-t-il ironisĂ©, annonçant que plusieurs syndicats de base, dont le sien, boycotteront la prochaine assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de la CNTS. Il a Ă©galement dĂ©plorĂ© l’Ă©chec d’une demande de dĂ©pĂŽt d’un prĂ©avis de grĂšve gĂ©nĂ©rale, restĂ©e lettre morte.
Face Ă ce qu’ils considĂšrent comme un double abandon â par leur direction et par leurs instances nationales â les syndicats de l’agroalimentaire envisagent de s’unir pour porter eux-mĂȘmes leurs revendications au sommet de l’Ătat.
Pour l’heure, tous les regards sont tournĂ©s vers la direction de Patisen. Sa rĂ©ponse dans les prochaines 48 heures sera dĂ©cisive pour l’avenir du climat social au sein d’un des fleurons de l’industrie sĂ©nĂ©galaise. La menace d’une escalade plane, laissant craindre une paralysie des activitĂ©s si le dialogue Ă©choue.
Retrouvez, sur la vidéo ci-dessous, les déclarations des deux responsables syndicaux.